Il y a encore quelques années, je ne partais jamais en trail sans ma fidèle montre GPS au poignet. Statistiques, parcours, dénivelé… j’étais devenu accro à ces données. Puis un jour, lors d’une sortie dans les Alpes, ma batterie m’a lâché au bout de 3 heures alors que j’en avais prévu 7. Ce fut le début d’une remise en question qui a transformé ma façon d’aborder mes sorties en nature. Aujourd’hui, je veux partager avec vous pourquoi j’ai finalement rangé ma montre GPS au placard et ce que cette décision a changé dans ma pratique.
Les limites des montres GPS que j’ai découvertes à mes dépens
Après plus de 2000 kilomètres tracés et enregistrés minutieusement, j’ai commencé à identifier les véritables inconvénients des montres GPS qui gâchaient progressivement mon plaisir sur les sentiers. À force de scruter mon poignet toutes les cinq minutes, je passais à côté de l’essentiel.
D’abord, il y a cette dépendance à la batterie qui devient anxiogène. Combien de fois me suis-je retrouvé à économiser les fonctions de ma montre en pleine sortie, de peur qu’elle ne tienne pas jusqu’au bout ? Un comble quand on cherche justement à s’évader dans la nature ! Sans parler du stress quand le GPS perd le signal en forêt dense ou en canyon.
Et puis, avouons-le, ces petits bijoux technologiques coûtent une petite fortune. Ma dernière montre m’avait coûté près de 400€, sans compter les accessoires. Quand elle est tombée en panne après seulement deux ans d’utilisation, j’ai réalisé que ce modèle économique de renouvellement constant ne me convenait plus.
Mais le pire, c’était cette obsession constante des performances. Je me souviens d’une sortie magnifique dans le Vercors où j’ai passé plus de temps à vérifier mon rythme cardiaque qu’à observer les chamois qui gambadaient à quelques mètres ! Comme on dit dans le milieu du trail : « Si ce n’est pas sur Strava, ça n’existe pas ». Quelle erreur !
Problèmes des montres GPS | Impact sur ma pratique |
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Autonomie limitée | Anxiété et limitation des fonctionnalités |
Coût élevé | Budget conséquent pour l’équipement |
Dépendance aux données | Perte de connexion avec l’environnement |
Obsolescence programmée | Renouvellement fréquent et non écologique |
Ce que j’ai redécouvert en abandonnant ma montre GPS
Le jour où j’ai décidé de partir sans ma montre GPS, j’ai ressenti un mélange d’anxiété et de libération. Comme quitter un ami toxique ! Mais très vite, j’ai redécouvert des sensations oubliées qui ont transformé mes sorties.
Première révélation : mon corps est finalement un excellent capteur naturel. En écoutant ma respiration, mes sensations musculaires et ma fatigue, j’arrive désormais à doser mon effort bien mieux qu’avec une zone cardiaque artificielle. Ça m’a rappelé pourquoi je m’étais mis au trail : pour cette connexion avec mon corps, pas avec un écran LCD !
Mes itinéraires sont maintenant préparés différemment. Une bonne vieille carte papier pliée dans la poche de mon sac, quelques points de repère notés, et me voilà parti. Si je me perds un peu ? Tant mieux ! Certaines de mes plus belles découvertes sont venues d’erreurs d’orientation. La semaine dernière, j’ai ainsi trouvé un point de vue incroyable sur les gorges du Verdon en prenant le mauvais sentier. La technologie ne m’aurait jamais offert ce cadeau !
Voici ce que j’utilise maintenant à la place d’une montre GPS :
- Une montre analogique basique pour l’heure (crucial pour la sécurité)
- Une carte IGN papier pour les sorties en terrain inconnu
- Mon téléphone (en mode avion) pour les urgences uniquement
- Un petit carnet où je note mes impressions plutôt que mes performances
- Mes sens et mon intuition pour doser l’effort
Retrouver le vrai sens de l’aventure
Depuis que j’ai rangé ma montre GPS, je ressens une forme de renaissance dans ma pratique du trail. Mes sorties sont redevenues des aventures plutôt que des séances d’entraînement. Je pars maintenant pour étudier, pas pour alimenter une application.
Ne vous méprenez pas – je ne dénigre pas la technologie. Ces outils ont leur utilité, notamment pour les compétiteurs ou pour des objectifs précis. Mais pour le traileur amateur que je suis, cette simplicité retrouvée est une bouffée d’oxygène. J’ai même développé une forme d’humour face à mes amis toujours équipés : « Alors, combien de kilomètres artificiels aujourd’hui ? » leur lance-je parfois quand ils comparent leurs données après une sortie commune.
La vraie révélation, c’est que sans ces notifications constantes, j’ai redécouvert la pleine conscience en pleine nature. L’autre jour, je me suis arrêté près d’un torrent dans le Jura et j’ai passé vingt minutes à simplement observer l’eau couler sur les rochers. Auparavant, j’aurais stressé de voir mon chrono tourner pendant cette « pause improductive ».
Peut-être que vous aussi, vous pourriez essayer une sortie déconnectée ? Vous seriez surpris de constater à quel point on peut s’amuser sans chercher à battre son record de dénivelé positif. Et votre poignet vous remerciera de cette légèreté retrouvée !