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Courir sous la pluie en montagne : le moment où j’ai cessé de lutter

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Ce matin-là, j’avais tout prévu. Mon parcours sur les crêtes du Vercors, mon ravitaillement, mes vêtements techniques – mais pas cette averse qui m’a surpris au kilomètre douze. Vous savez, ce moment où le ciel se transforme en douche écossaise sans prévenir? J’étais là, à 1800 mètres d’altitude, quand les premières gouttes ont commencé à transformer mon trail dominical en épreuve de survie!

Quand la montagne défie le coureur

Pendant des années, j’ai considéré la pluie comme l’ennemie jurée du trailer. Cette intruse qui transforme les sentiers en patinoires boueuses, alourdit les vêtements et brouille la vision. Je me souviens de ce trail dans les Alpes où j’avais passé plus de temps à pester contre les éléments qu’à profiter du paysage. La montagne sous la pluie semblait devenir un adversaire hostile, et chaque goutte sur mon visage me rappelait que je n’étais pas le bienvenu.

Courir en montagne n’est déjà pas une mince affaire. Le dénivelé met les quadriceps à rude épreuve, l’altitude réduit l’oxygénation, et la technicité du terrain exige une concentration constante. Ajoutez à cela une bonne averse, et vous obtenez un cocktail qui peut rapidement transformer votre sortie sportive en cauchemar.

Pourtant, ce jour-là dans le Vercors, quelque chose a changé. Au lieu de m’énerver contre cette pluie qui redoublait d’intensité, j’ai pris une décision qui allait transformer ma façon de courir en montagne pour toujours: j’ai cessé de lutter contre les éléments et j’ai commencé à courir avec eux.

Les avantages et inconvénients du trail sous la pluie:

  • Un refroidissement naturel qui prévient la surchauffe
  • Des sentiers moins fréquentés pour une immersion totale
  • Une expérience sensorielle décuplée par les éléments
  • Un terrain technique qui forge le mental et l’équilibre

L’acceptation comme point de bascule

Je vous avoue qu’au début, c’était plus de la résignation que de l’acceptation. J’étais trempé jusqu’aux os, alors pourquoi continuer à m’en soucier? Et puis, progressivement, j’ai remarqué quelque chose d’étrange: mes foulées devenaient plus légères, ma respiration plus rythmée. Comme si l’abandon de cette lutte contre la pluie libérait une énergie nouvelle.

Je me suis surpris à sourire en sentant l’eau ruisseler sur mon visage. Une sensation primitive, presque enfantine, m’a envahi. Les gouttes de pluie créaient une musique sur ma veste imperméable – un métronome naturel qui accompagnait mes pas. La montagne, que je voyais comme hostile quelques minutes auparavant, me semblait maintenant complice de cette expérience.

« La pluie en montagne, c’est comme un bon ragoût, » me disait toujours Jean-Marc, mon mentor de trail. « Au début, ça ne donne pas envie, mais quand on s’y plonge, on découvre des saveurs insoupçonnées! » Je comprends maintenant ce qu’il voulait dire. Il fallait juste que je me mouille un peu… ou beaucoup, pour saisir la leçon!

Équipement Importance sous la pluie Conseil personnel
Veste imperméable Essentielle Privilégiez la respirabilité aux dépens de l’imperméabilité totale
Chaussures à crampons Cruciale Les semelles Vibram sont vos meilleures alliées
Casquette à visière Importante Protège les yeux des gouttes directes

Redécouvrir le chemin de la liberté

Cette expérience m’a appris que courir sous la pluie en montagne n’est pas un obstacle mais une opportunité. Une opportunité de se reconnecter avec cette nature brute, imprévisible, que notre quotidien urbain nous fait oublier. Les sentiers boueux deviennent des défis techniques stimulants. Les vêtements mouillés nous rappellent que nous sommes faits de chair, pas de plastique.

J’ai depuis participé à l’Ultra-Trail du Mont-Blanc sous une pluie battante. Ce qui aurait pu être mon pire souvenir sportif s’est transformé en une aventure inoubliable. La montagne sous la pluie révèle des visages que le soleil ne montre jamais – des cascades éphémères, des jeux de lumière sur les nuages bas, des odeurs de terre et de végétation intensifiées.

Désormais, quand je consulte la météo avant une sortie et que je vois des prévisions pluvieuses, je ne change plus mes plans. Je prépare simplement l’équipement adapté et j’ajuste mon état d’esprit. Car j’ai compris que la vraie liberté du trailer ne réside pas dans le contrôle des conditions, mais dans l’acceptation de ce que la montagne décide de nous offrir ce jour-là.

Alors, la prochaine fois que vous sentez les premières gouttes tomber pendant votre course, souvenez-vous: ce n’est pas le moment de faire demi-tour, mais peut-être l’occasion de découvrir une nouvelle dimension de votre pratique. Laissez la pluie vous laver de vos attentes, et courez simplement. La montagne a tant à vous apprendre, même – surtout – sous l’averse.

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